"Un projet d'exclusion": Gérald Darmanin dénonce les propos de Gabriel Attal estimant impossible tout "projet commun" avec LR

L'alliance entre Les Républicains (LR) et Renaissance aura-t-elle lieu en 2027? Le garde des Sceaux Gérald Darmanin se place en désaccord ce lundi 30 juin sur RTL avec les propos du patron du parti présidentiel Gabriel Attal qui avait estimé qu'aucun "projet commun" avec LR ne lui paraissait possible "a fortiori pour une élection présidentielle", écartant ainsi l'idée d'une primaire commune.

"Je pense qu'il faut avoir un projet de rassemblement plutôt qu'un projet d'exclusion", soutient le ministre de la Justice, disant explicitement ensuite "ne pas être d'accord avec la position de Gabriel (Attal), qu'(il) respecte".

L'ex-Premier ministre déclarait le 26 juin dernier ne "pas voir de projet de société commun aujourd'hui entre LR et nous, a fortiori pour une élection présidentielle", dans un entretien au Monde.

Gabriel Attal, qui figure parmi les candidats potentiels, affirmait ne pas croire que "la France ait besoin, ou même envie, d'une révolution conservatrice", listant une série de "divergences profondes" avec LR sur l'Europe, les droits LGBT+ ou encore l'écologie.

À deux ans d'une présidentielle incertaine qui doit désigner la personne qui succédera à Emmanuel Macron à l'Élysée, Gérald Darmanin note ce lundi des points communs reliant, selon lui, les deux partis.

"Économiquement, nous sommes parfaitement d'accord et alignés entre les Républicains et Renaissance donc ne créons pas de clivages là où il n'y en a pas", dit-il notamment.

"Qu'il y ait des différences, c'est normal, il y a plusieurs partis politiques, il y a plusieurs nuances évidemment. Mais nous sommes un bloc", soutient-il.

"Plutôt que ce jeu des 7 différences, je préférerais qu'on construise un projet de rassemblement. On est tous dans la même maison, même si on peut avoir des différences d'appréciation", appelle encore Gérald Darmanin.

Gérald Darmanin met en garde face aux conséquences de potentielles dissensions entre LR et Renaissance en 2027.

"Si nous sommes plusieurs candidats à l'élection présidentielle, nous ne serons pas au second tour de l'élection présidentielle", prévient-il.

"Et nos électeurs, qui sont les mêmes aux LR comme chez Renaissance, nous en voudrons durablement de laisser le choix entre M. Mélenchon et Mme Le Pen ", affirme Gérald Darmanin.

La patronne des députés Rassemblement national a été déclarée inéligible par le jugement du tribunal correctionnel de Paris le 31 mars dernier dans sa condamnation pour détournement de fonds publics, décision pour laquelle elle a fait appel.